Données techniques des plongées sur le PROTEE et
le NATAL:
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Temps fond, Run Time...
-Profondeur
du fond: Protée -128m; Natal - 125m
- Point haut des épaves: Protée -119m, Natal - 117m
- Temps fond: 20'
- Set Point fond: 1.3
- DTR: 170'
- Temps total: 180'
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Plongeurs, recycleurs, gaz...
- Alexandre Fox:
APDiving Evolution+ ; Diluant Tx 7/67; Propulseur SUEX ZEUXO ADV 14
- Franck Gentili:
APDiving Evolution+ ; Diluant Tx 7/67; Propulseur SUEX ZEUXO ADV 14
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Gaz de secours (Bail Out):
- Alex
: 3BO 12l carbone 300b: 10/70; 21/35; 50%
- Franck: 4BO 6,8l carbone 300b: 10/70;
18/45; 35/30; 50%
- Une S80 + une Luxfer 7l d'O² pur laissées
sur le bateau prêtes à être larguées sur les plongeurs en cas de sortie de
parachute jaune.
- Les BO de 35/30, de 21/30 et de 50% sont
mutualisés. Nous avions chacun un BO fond 10/70 qui nous
permettait de rester un peu au fond, afin de retrouver le bout par
exemple, puis les autres BO sont mutualisés
- 2 blocs de 15l d'O² pur à 6m et 2 S80 de 50% à
21m; Une barre de paliers à 6m
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Sécu surface:
- DP: Philippe Peyrusse: très aguerri à la sécurisation de ce type de
plongée
- Bateau manœuvrant
- Blocs d'O² (un pour chacun des plongeurs), équipés de détendeurs et de
direct-système, à bord du bateau de sécu et prêts à être largués si un
plongeur avait envoyé son parachute jaune.
- Une ligne de décompression immergée avec 50% et O²
- Une ligne de déco largable avec les même gaz
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Organisation, structure:
Philippe Peyrusse:
Passion Plongée; La
Ciotat
Eclairage: Tilytec TT3 + 4500 (INNODIVE)
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(Cassis)
Récit...
" Au large de Cassis, sous près de 130m
d'eau gît une épave fantasmagorique. Une de ces épaves de légende, que
l'on rêve de visiter. Le Protée, sous-marin français de 92m de long,
attend les plongeurs audacieux..."
La vidéo des plongées (Images et montage:
Armando Ribeiro) |
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"C'est en chargeant la
voiture la veille au soir que l'on réalise vraiment le type de plongée
qui nous attend. On va se "balancer" sur deux épaves à près de 130m!
Pourtant lors des séances de planification les chiffres parlaient déjà
d'eux-mêmes et je savais à quoi m'attendre... 20' fond et près de 3
heures de remontée... Mais là, devant la voiture gavée de matos, on sent
la pression et l'excitation monter doucement... Là, je suis à deux
doigts de toucher ces épaves de légende, qui m'ont fait tant rêver et
qui m'ont fait passer de longues soirée devant les logiciels de
planification. Demain c'est le jour J!
Soirée d'ascète, à l'eau (pas d'alcool, demain c'est 130m!)... bonne
nuit... Alex et moi rejoignons l'équipe de DIR-Rebreather sur le port de
la Ciotat à 8h00. Salutations et accueil chaleureux: "Hi, I'm Franck...
nice to meet you...". Tout le monde s'affaire et en moins de 30' le
"Petit Jules" (le bateau de Philippe Peyrusse) est chargé des 9
recycleurs, des 4 scoots, et d'une 50aine de blocs (BO et blocs sécu)...
Philippe Peyrusse largue les amarres, c'est parti. |
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La gueuse de
20kg est larguée sur le Protée. 130m de flotte nous en séparent encore!
Pas une ride sur l'eau, pas de courant et on distingue parfaitement le
bout qui descend vers le fond... c'est prometteur! Mais bon, maintenant
il faut s'équiper. Pim et Philippe décident qu'Alex et moi seront les
premiers largués. Etanche fermée, recycleur sur le dos je me pose, les
palmes dans l'eau, au bord du deck du Petit Jules. Eveline m'aide à me
clamper mes 4 BO. Ils sont mis sous pression puis à poste sur mon
harnais. Eve m'installe le 18/45 à gauche puis le 10/70 par dessus
ensuite le 50% en bas coté droit puis le 35/30... L'oxy sera à la barre
de palier et des blocs largables restent à bord. Tout est en place je
rampe à l'eau tel une baleine échouée avec plus de 80kg de "bordel sur
le dos". On me passe le scoot et me laisse tracter vers la bouée. Dans
l'eau je retrouve mon aisance, je descends à 8m et là j'attends Alex qui
ne tarde pas à me rejoindre. Il me passe les flashes esclaves que je
clampe à mon harnais. Bubble check, et c'est parti pour une descente
vertigineuse jusqu'au Protée... |
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Consommation des
gaz pour une plongée:
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O²:
105b dans un bloc de
2 litres soit 210
litres
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Diluant
Trimix 7/67:
110b dans un bloc de
2 litres soit 220
litres
-
Air
pour combi étanche
et wing: 100b dans un
bloc de 2 litres
soit 200 litres
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Le canon de 100mm à l'avant du kiosque du
Protée (Photo:
Alex Fox) |
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La décente se fera à
près de 45m/', au scoot, avec de belles pointes à 50m/'... à -80m on
distingue déjà la masse sombre du sous-marin la visi est de près de 40m!
Pas le moindre courant... l'enfer quoi! La gueuse est posée à 2m du
flanc bâbord du Protée au niveau du kiosque. Je prends quelques secondes
pour basculer sur le Set Point haut 1.3, checker les manos, les cellules
et remettre sous pression les BO... tout est OK. D'un coup de scoot nous
voilà Alex et moi survolant le pont vers l'avant de l'épave. Le Protée
est dans un état de conservation incroyable, toutes les tôles de
blindage et de carénage sont intactes et la silhouette racée du sous-marin nous saute
aux yeux. Rien à voir avec le Rubis par exemple, le Protée est quasi
intact. A mi- chemin entre notre point de départ et la proue un beau
St-Pierre nous attend et se laisse photographier sans peur. Nous
continuons notre progression vers l'avant. Le "coupe-orin" est
magnifique et les couleurs vives de ses concrétions éclatent sous les
flashes d'Alex. Des myriades d'Anthias nous cachent la vue de l'étrave,
quel spectacle! Mais le temps passe et Alex me fait signe qu'il est tant
de tracer vers la poupe. On enclenche les scoots et on survole le pont
dans l'autre sens. Vers le kiosque nous croisons nos potes qui viennent de
toucher le fond... |
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Devant
le kiosque se trouve le canon de 100m, intact lui aussi... Les flashes
l'illuminent et les anthias détalent. Le kiosque est la partie la plus
abimée de l'épave. Certainement le point d'impact de la mine. Nous
poursuivons notre survol vers l'arrière. Alex passe de l'autre coté de
la coque pour aller shooter les hélices et les gouvernes de profondeur.
Deux Mola-molas viennent nous saluer... C'est magique! Il est tant de
remonter ça fait plus de 18' que nous "traînons" au fond et le Vision
nous annonce déjà 170' de DTR! Demi-tour, à fond de scoot vers le
kiosque et le flasheur qu'Alex y a accroché.
Fini de jouer, on remballe, il faut se concentrer pour faire une belle
remontée, sous peine de le payer cash par de longues minutes de déco
supplémentaires. La remontée est nickel et le Vision ne nous rajoute pas
de DTR... Les premiers stops commence vers 70m et nous remontons
lentement au rythme imposé par l'ordi Vision qui pilote nos recycleurs.
Nous mettrons près d'une heure pour rejoindre 6m et nous ferons près de
70' à 6m en compagnie des autres membres de la bande... Alex se "matte"
un film sur son iDive300 et moi je bouquine le magazine en papier glacé
laissé dans un sac filet à la barre de palier... finalement ça passe
plutôt vite. La mer s'est à peine levée, mais suffisamment pour que la
barre de palier soit inconfortable... Près de 170' après notre immersion
nous retrouvons la surface, des souvenirs du Protée plein les neurones.
Les autres sortent de l'eau les uns après les autres, avec le même
sourire vissé sur leur visages.
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(Marseille)
Récit...
"A plusieurs nautiques au large de l'île du Frioul, gît par 125m de
fond l'épave d'un glorieux paquebot, malgré les 95 années qu'il a passé
sous les flots il a gardé tout son prestige qu'il réserve aux plongeurs
qui lui font l'honneur de leur visite..."
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"Même si je suis sorti de
la plongée de la veille sur le Protée "frais comme un
gardon", il ne m'a pas fallu de berceuse pour
m'endormir. Mais avant il a fallu regonfler les blocs
d'O², de diluant (7/67) et d'air pour l'étanche...
Changer la chaux et remonter les machines pour la
plongée sur le Natal. Bien que légèrement moins profond,
il n'en reste pas moins qu'une plouf à -125m ne souffre
d'aucune approximation quant à la préparation et à la
vérification du matériel...
Jeudi 21 juin, levé tôt pour rejoindre l'équipe sur le
port de La Ciotat. Comme la veille, tout le monde
s'affaire, le bateau est chargé en un rien de temps et
nous voguons en direction de Marseille sur une eau des
plus plate et lisse. 1 heure 30 de navigation nous
attend et les discussions et autres plaisanteries fusent
sur le pont du "Petit Jules"... Puis, Philippe donne le
signal, on approche... Gueuse larguée, comme la veille
Alex et moi aurons l'honneur de nous immerger les
premiers... L'eau est verdâtre on ne distingue même pas
le bout qui descend, ça promet! On m'aide à brêler tout
mon matos et me voilà à 6m avec mon pote Alex pour le
traditionnel bubble-check. Il y a moins de 2m de visi et
nous sommes entourés de particules de bonne taille qui
flottent dans une eau à la couleur peu ragoutante!...
Vers 15m les particules disparaissent la visi s'améliore
et peu à peu l'eau redevient claire. La descente "à fond
de scoot" ne nous prend pas plus de 2'30 et nous voilà
sur le pont du NATAL où il fait "nuit noire". Toute la
lumière est piégée par les particules de surface mais il
y a au moins 20m de visibilité devant nos phares.
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Sur le pont du Natal (Photo
Alex Fox) |
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Un St-Pierre sur le Natal (Photo
Alex Fox) |
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L'ambiance est
particulière, fantomatique, énigmatique... L'obscurité
et le silence total qui règnent y sont certainement pour
beaucoup, mais l'épave en elle-même également. Le NATAL
ressemble à un vaisseau fantôme, le pont est vide, plus
de châteaux ou de superstructures... rien qu'un pont
vide au-dessus d'une immense coque dans laquelle des
yeux curieux nous scrutent... De gros congres sont
désormais les maîtres du Natal et les garants de sa
quiétude! Mes yeux se sont acclimatés à la noirceur
ambiante et Alex trace déjà vers la proue.
On passe devant un bossoir, quand un beau St-Pierre
attire nos regards, je l'éclaire, Alex le shoote, encore
et encore il semble se prêter au jeux et prend la
pose... L'intermède "bio" terminé nous repartons vers
l'avant. Le gaillard avant est moins désertique
que la partie du pont que nous avons survolée. Des
bribes de structures y donnent un peu de relief en
jonchant sur le pont.
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Mon regard est attiré par
deux grosses masses blanches sur la bordée bâbord. A
quelques mètres l'un de l'autre, deux magnifiques
buissons de corail noir illuminent la morosité ambiante.
Je dispose les flashes esclaves et Alex ajuste les
réglages de son appareil. Les buissons nous font
exploser toute leur blancheur immaculée aux yeux, sous
les flashes crépitants... L'ambiance légèrement lugubre
devient féérique... Alex fera plusieurs clichés de ce
trop rare corail noir (qui est blanc) avant de reprendre
sa progression vers la proue.
Des nuées d'Anthias nous masquent l'épave du Natal. Les
guindeaux et d'autres débris donne un peu de volume à
cette partie du pont. On se positionne, et des rafales
de flash révèlent les couleurs éclatantes de l'épave...
Encore quelques clichés et il est temps de regagner la
gueuse... On distingue bien le flasheur d'Alex qui
matérialise le bout qui nous ouvre le chemin vers la
surface. Un dernier regard à mon afficheur, 160' de DTR
pour près de 20' sur le Natal... En remontant nous
croisons les 2 autres palanquées lourdement chargées de
BO qui entament leur explo.
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Un "buisson de corail noir" sur le pont du
Natal (Photo
Alex Fox) |
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Remontée impeccable et sans
encombre jusqu'à 15m où nous retrouvons la touille! On
est à près de 11milles au large et pourtant on a
l'impression de plonger à la sortie de l'émissaire de
Marseille! Au fur et à mesure que l'on approche des 6m
le visi se dégrade encore pour être inférieure à 2m.
Alex qui a pris l'autre bout (celui du contre poids de
la bouée) n'est déjà plus dans mon champ visuel...
Impossible même de localiser la barre de palier
installée par Philippe avec mon sac-filet qui contient
quelques compotes, un Camel-bag avec du jus de fruit et
de la lecture... Je ne vois plus Alex... Je sors ma longe
de palier, la clampe sur le bout et décide de rester là.
J'ai plus de 70' à rester planté là, à 6m, sans Alex,
sans lecture ni boisson, ni compote... ça va être
interminable. Pour m'occuper j'ai juste les particules à
compter et à regarder s'égrainer lentement les minutes
de DTR que m'affiche mon Vision... Cet interminable
palier sera un long moment de solitude avec pour seule
compagnie le bout de corde qui me relie à la surface...
Les autres palanquées arrivent elles aussi dans la zone
des 6m. Enfin un peu de compagnie... Je vais rester
encore plus de 30' en avec Vic avant que mon afficheur
ne m'autorise à retrouver la lumière de la surface..." |
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La Proue du Natal (Photo
Alex Fox) |
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