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 Un  cargo français réquisitionné par les allemands et coulé au large d'Argelès/Mer (66) ...

croquis: Pierre Camus

L'ALICE ROBERT dit "le bananier"

                                                                            

                            [04/08/2010]

 

L'Alice Robert...


Un brin d'histoire:

L'Alice -Robert sort des chantiers navals Danois en 1934. Près de 89m de long pour 15m de large...C'est un fier cargo destiné à des fins bien pacifiques: le transport de fruits. D'où son surnom de "Bananier".
  En décembre 1942 la kriegsmarine le réquisitionne. Il est lourdement armé de nombreuses mitrailleuses et canons et porte le nom de SG-11. Il est affecté au transport de troupe... Le 26 juin 1944, le sous-marin anglais Ultor le torpille et le touche par l'arrière.  Une partie de la poupe est pulvérisée l'envoyant par le fond, avec tout son armement et ces jeunes soldats...



Le mât tel le "Corcovado de Rio" 
Photo: Jérome Izard



Le pont coté tribord
Photo: Patrice Strazzera



Le canon de 107mm sur le gaillard avant
Photo: Jérome Izard



Une des nombreuses tourelles de mitrailleuses double
Photo: Jérome Izard



Par eau claire, quel spectacle!!!
Photo: Patrice Strazzera



Fin de plongée, passage sur déco Nitrox... des images et des souvenirs pleins la tête...
Photo: Jérome Izard
Sources historiques: Le SOMMEIL DES EPAVES
Photos: Patrice STRAZZERA
Photos: JEROME IZARD (photographe amateur passionné, webmaster du site du club de plongée de  Pamiers : www.hippopamiers.fr

 
Nom épave Lieu Type GPS Profondeur max
ALICE-ROBERT Cap Béar Cargo armé 3° 7,7919' E / 42° 35,3583' N 47m
 
 

      

    

  L'Alice-Robert, aussi appelée le "Bananier" repose par 47m de fond dans les eaux de la côte Vermeille. Elle partage avec le SAUMUR, l'ASTREE, et le St LUCIEN le titre d'épave emblématique de la côte catalane. Mais, des 4 c'est  certainement la plus "riche" et la plus intéressante. La plus éloignée des côtes aussi - 5 milles au large d'Argelès- ce qui rend son exploration encore plus tributaire de la météo que pour les 3 autres. Mais, de par sa situation, c'est également celle que l'on a le plus de chance de voir clairement. Dans ces eaux la visi peut être très aléatoire, et imprévisible. En fait il semble qu'une "sorte de micro thermocline" joue avec les sédiments qui montent ou descendent avec une rapidité incroyable et une imprévisibilité déconcertante. La visi peut passer de 40m à 1m en quelques minutes sans prévenir. Rares sont les plongeurs qui l'ont "eue" claire, mais pour ceux-là le spectacle offert par l'ALICE ROBERT est impérissable:

 

 

  

  Le mât se dresse fièrement bravant les outrages du temps et pointe à 25m sous la surface. Quelques filets abandonnés le "mystifient",  et sous certains angles on peut s'imaginer à Rio devant le "Corcovado" qui accueille les plongeurs à bras ouverts! Quelques mètres plus bas le pont, puis direction la proue. Là, les deux énormes ancres sont à poste dans leurs écubiers, l'étrave est couverte de filets mais on peut sans peine se représenter sa ligne. N'hésitez pas à vous éloigner de quelques mètres pour admirer la ligne du majestueux cargo...

 

 

   La visite se poursuit en progressant vers l'arrière, et, de suite après la proue, on tombe sur le gros canon de 107mm, bien assis sur son affût  et encore protégé par ses plaques de blindages. Il est installé au centre du gaillard avant et impose le respect... Le pont en bois n'est plus qu'à l'état de vestige mais de part et d'autre on aperçoit là un bossoir, là une bite d'amarrage et on devine clairement les entrailles du navire aux travers des superstructures.

 

 

   L' Alice Robert était lourdement armée et plusieurs batteries de mitrailleuses doubles surveillaient les cieux des années 40 à la recherche d'avions alliés. Ces mitrailleuses sont encore en parfait état et pointent encore leurs fûts vers le haut, désormais ils ne visent plus rien et seuls quelques poissons ou plongeurs passent devant leurs lignes de mires.

 

 

   Le château quant à lui a beaucoup souffert des affres du temps. Il n'en reste plus grand chose, un morceau de cloison par-ci par-là, un bout de tôle, un reste d'écoutille, quelques barreaux d'échelles, les restes d'une armoire... La visite de l'intérieur du château est dangereuse, mais elle nous permet de voir des éléments qui nous rappelle, que sur ce bâtiment, des jeunes hommes ont péri: Une botte de soldat allemand est encore posée là... pas touche.. respect... Plus loin un WC et sa faïence blanche très peu concrétionnée. Puis la cuisine et son carrelage coloré et intact, des outils et divers ustensiles personnels... Il faut pas mal d'imagination pour se représenter se que fût cette partie du navire du temps de sa splendeur... Attention tout de même, si vous vous enfoncez dans les entrailles du "Bananier" à ce qu'elles ne se referment pas sur vous. D'innombrables pièges attendent le plongeur imprudent et inexpérimenté: les tôles sont fragiles et menace de s'écrouler, elles sont également tranchantes; les sédiments, extrêmement volatiles, ne demandent qu'à vous faire prendre un "trou de souri" pour une sortie salvatrice vers le bleu... Cette épave, par le passé, a déjà gardé des plongeurs...

 

 

  

Le reste de l'épave n'est que bric à brac, quoi de plus normal quand on sait que la torpille du sous-marin britannique à pris l'Alice Robert par le travers arrière. La dépouille de la chaudière gît quelque par parmi les débris... Il est préférable de retourner vers l'avant en prenant un peu de hauteur. On prend le mât comme repère et on palme quelques mètres au dessus du pont. Admirez les affûts et les mitrailleuses, les anthias qui habitent ces tôles, les treuils et les guindeaux. Retour sur le mât... le spectacle et la richesse de cette "grande épave" vaut bien quelques minutes d'arrêt avant de commencer l'ascension qui mènera le plongeur ébahi vers la surface...

 

 

    C' est une plongée extraordinaire que nous offre l'Alice-Robert... Quand l'eau est claire, le spectacle est hallucinant et l'épave d'une incroyable richesse... Le mât, les mitrailleuses, le canon de 107, l'étrave, les ancres, les entrailles du château... Mais rares sont les conditions de visibilité qui permettent d'en profiter pleinement. Si vous avez cette chance, profitez!!! Sinon revenez, et persévérez... un jour l'Alice-Robert vous offrira ses merveilles.

  

 

  Quelques idées pratiques et matérielles pour profitez du "Bananier": Le fond est à 47m tout de même mais il n'est pas nécessaire de racler le sable pour explorer cette épave. Une config bi 10 (ou 12) + déco Nitrox (50% ou 70% par exemple) permet de faire près de 30/35 minutes sur l'épave et de "sortir" en moins d'une heure. Une config plus "ligth" genre "mono 15l air" est envisageable mais avec des temps d'explo revus fortement à la baisse. Attention à la narcose, à la visi et au courant... Soyez prudents et profitez... "Enjoy"

 

Les clubs de la région proposent régulièrement cette plongée. EPAVES-PASSION.COM vous recommande plus particulièrement le club ANTARES-SUB à Port Argelès...

 

Merci à Patrice Strazzera et Jérome Izard pour leurs images qui illustrent cette page.

 

R EPAVES-PASSION.COM, Août 2010

 

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